Des balades qui coulent de source

 

Nombreux sont les rivières et ruisseaux qui traversent la Wallonie. Et pourtant, ils sont souvent peu connus, y compris des habitants qui les côtoient au quotidien. A travers plusieurs balades didactiques, le GAL Entre-Sambre-et-Meuse a décidé de les faire découvrir au plus grand nombre.

LE PROJET

Vous avez probablement tous, près de chez vous, un cours d’eau qui coule. Mais connaissez-vous son nom ? Ses affluents ? Ou même son utilité dans votre environnement ? C’est en partant du constat que de nombreuses personnes ignoraient beaucoup de leurs cours d’eaux que le GAL Entre-Sambre-et-Meuse a lancé son projet de balades didactiques : « Les citoyens trouvaient qu’il y avait un manquement au niveau des rivières, explique Jean-François Huaux, chargé de mission au GAL Entre-Sambre-et-Meuse et au Contrat Rivière Haute-Meuse. Les citoyens ne connaissaient pas forcément le nom du cours d’eau qui passait près de chez eux ou les plus anciens qui jouaient les pieds dans l’eau enfants trouvaient qu’il n’y avait plus d’enfant au bord des cours d’eau, …. On s’est dit qu’il faudrait trouver un moyen de mettre en avant ces cours d’eau et de les faire découvrir à toutes les générations. »

L’idée était donc de créer une série de balades à destination de tous : « On a des randonneurs qui veulent beaucoup marcher, on a des gens qui veulent plus découvrir, … précise Jean-François Huaux. Pour trouver un moyen de combiner les deux et avoir les deux types de gens, on s’est dit qu’on n’allait pas baliser la balade mais borner certains endroits clefs du parcours et réaliser un carnet didactique, qu’on peut trouver à différents points de chute. » Ces quelques bornes d’informations présentent un bref descriptif et un QR code renvoyant vers plus d’information. « Cela permet aux randonneurs de s’arrêter quelques minutes, regarder les –quelques phrases sur les bornes et de continuer, ajoute Jean-François. Quand on fait des balades guidées avec les bénévoles du village, eux peuvent exploiter plus avec les enfants, les adultes, … à certains points du parcours. » 

Car c’est là l’un des points fort de ces parcours, ils s’adressent au plus grand nombre : qu’ils soient touristes d’un jour ou habitants de la région, enfants ou adultes. « Toutes les générations sont là, les grands, les petits, … se réjouit le chargé de mission. Selon les groupes on peut aller vers des explications plus techniques et avec les enfants on vulgarise un peu, donc c’est adaptable en fonction du public et cela fonctionne très bien. Je ne pensais pas au début du projet qu’on aurait pu avoir un résultat si positif : les écoles sont contentes, les bénévoles sont contents, les citoyens sont contents, … c’est génial. »

Les citoyens ne connaissaient pas forcément le nom du cours d’eau qui passait près de chez eux ou les plus anciens qui jouaient les pieds dans l’eau enfants trouvaient qu’il n’y avait plus d’enfant au bord des cours d’eau, …. On s’est dit qu’il faudrait trouver un moyen de mettre en avant ces cours d’eau et de les faire découvrir à toutes les générations.

Jean-François Huaux

Les bénévoles sont aussi un aspect essentiel du projet, puisqu’outre les visites organisées par les écoles du coin, ce sont plusieurs bénévoles et guides nature qui organisent régulièrement des promenades le long de ces sentiers. Parmi eux, Jean Govaerts, retraité et guide nature, qui vit à Florennes. A la sortie de sa formation de guide nature, il s’était lancé dans le projet de créer une balade pour chaque village de Florennes (soit 12 au total). « On est très pauvres dans ce genre de propositions, explique-t-il. Des touristes viennent à la Maison communale et demandent ce qu’on a… eh bien pas grand-chose. Il faut les envoyer à Philippeville où il y a un Office du Tourisme. » Le travail du GAL lui a donc permis de ne pas avoir à créer de toute pièce une balade, et d’ajouter un itinéraire à sa collection : « Pour Flavion, ils ont fait le boulot, se réjouit-il. J’ai eu l’occasion de guider à plusieurs reprises sur le parcours et c’est quelque chose qui est très intéressant, on explique beaucoup de choses (grottes, parcours souterrain, …) ». Un cours d’eau, c’est en effet une porte d’entrée vers une variété de thématiques : « II y a la Grotte des Nutons qui n’est pas loin, complète Jean-François Huaux. Il y a des portions dans le centre des villages où on peut sensibiliser sur les déchets, les rejets d’eaux usées, … et puis on monte sur des portions agricoles où on peut aborder l’agriculture. On peut donc aborder différentes choses et en fonction du public qu’on a et on peut s’attarder sur l’une ou l’autre thématique. On peut être très complet et la balade peut durer une demi-journée si on le veut. »

Comme souvent, la question de l’avenir du projet est clé : comment celui-ci va-t-il pouvoir être pérennisé alors que la durée de vie d’un Groupe d’Action Locale est de 6 ans ? L’avantage, c’est qu’une fois créées, les balades ne demandent que très peu d’entretien, qui peut être pris en charge par les communes. Et pour l’avenir ? « Pour la suite, d’autres communes ont marqué leur intérêt pour avoir ce genre d’outil sur leur territoire, précise Jean-François. Ce ne sera peut-être plus dans le contexte GAL mais dans le contexte du Contrat Rivière. On pourra reprendre la main et développer d’autres parcours autour des cours d’eau, voire à plus large échelle… Peut-être au niveau wallon si d’autres Contrats Rivières ou GAL souhaitent développer cela. C’est quelque chose qui fonctionne, qui ne coûte pas très cher, cela prend un peu de temps comme tout mais une fois que c’est opérationnel ça roule. »

Un beau succès pour ces balades, dont on espère qu’elles ne feront que se multiplier, tant elles constituent un des outils essentiels à la sensibilisation à l’environnement des citoyens, en ce compris les plus jeunes : « L’idée de développer des parcours ne peut faire qu’amener des gens à connaître un peu plus la nature et à comprendre que les choses ne se font pas toutes seules et qu’il faut agir, conclut Jean Govaerts. A un certain moment cela va fonctionner surtout si on prend le problème à la base c’est-à-dire via l’enseignement aux enfants. »

 

  

 

Ce sont 4 parcours qui existent actuellement sur le territoire du GAL Entre-Sambre-et-Meuse, avec 4 cours d’eau mis en valeur : le Flavion à Florennes, le Burnot à Mettet, L’Eau d’Heure à Walcourt et pour Gerpinnes, le ruisseau du Fond des Haies. « L’idée c’est d’aborder sur les quatre parties des sujets différents pour que les gens qui veulent faire les quatre parcours découvrent des choses différentes à chaque fois, explique Jean-François. C’est soit lié à l’histoire du village, l’histoire du cours d’eau, soit des éléments liés à la biodiversité, certains animaux, certaines plantes ou comment agir en tant qu’éco-citoyen, comment peut-on faire un geste pour la nature, … »

L’une des grandes forces du projet, c’est le lien que le Groupe d’Action Locale et le Contrat Rivière Haute Meuse ont réussi à tisser avec le terrain. Les balades ont été, en grande partie, construites avec le soutien des citoyens du territoire, notamment au moment de l’élaboration des parcours : « J’ai pu récolter pas mal d’informations des personnes qui étaient partantes pour construire la balade, complète Jean-François. On a construit cette balade avec les citoyens, […] ce sont eux qui sont à la base du projet. Et quand on parle de faire une sortie balade sur le Flavion, les gens se montrent disponibles pour encadrer un groupe d’enfants, … on sait que ce sont des balades qui vont être pérennisées. » 

Les communes ont également apporté un fort soutien au projet, notamment en ce qui concerne la balade du Flavion : « Il y a quelques parcelles communales près de l’eau, précise le chargé de mission. Donc quand on a parlé du projet [les communes] se sont intégrées à celui-ci, elles ont créé une passerelle, des plantations, … » Le GAL et le Contrat Rivière étaient désireux de développer la thématique de l’épuration des eaux par les végétaux : la commune de Florennes a alors consulté le Département Nature et Forêt (DNF) pour choisir les plantations à effectuer en fonction de cette thématique. « Ils ont fait une sorte de lagunage didactique, donc c’était vraiment bien de travailler avec eux. »

 L’idée de développer des parcours ne peut faire qu’amener des gens à connaître un peu plus la nature et à comprendre que les choses ne se font pas toutes seules et qu’il faut agir

Jean Govaerts

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Ce projet est possible grâce au financement du FEADER, notamment à la Mesure 19 – LEADER (GAL Entre-Sambre-et-Meuse) du Programme wallon de Développement rural, co-financée par la Wallonie et l’Europe.

Découvrez-en plus sur le Programme wallon de Développement Rural et son réseau :
www.reseau-pwdr.be